Guyane Francaise

Premiere fois en Amérique du Sud

Guyane Francaise


Premiere fois en Amérique du Sud

En Septembre 2022, je me suis rendu en Guyane Francaise visiter des amis de longue date. Ce couple d’amis en a profité pour me faire découvrir la culture sur place (et je les remercie très fort de me l’avoir proposé. Je supporte très mal le chaud, mais le voyage était dépaysant).

Quelques mots sur la Guyane

La Guyane est pas un lieu très touristique. La plupart des Européens vont être localisé à Kourou pour travailler, l’eau est marron comparé aux îles autour, les routes sont défoncées (même si au Québec on a l’habitude), il y a énorméments de prisons, faut aimer la forêt (ce qui me convient) et l’insecurité est présente (beaucoup de contrôle militaires, des embuscades, traffic de drogues/orpaillage illégal, etc). Pourtant, comme le disent beaucoup de personnes croisées, c’est un endroit avec du potentiel et dans le reste de l’article je parlerais de mon expérience (que j’ai aimé).

Mon expérience

La chaleur

Je suis arrivé en saison sêche, et la chaleur tout comme l’humidité était omniprésente. Chose qui se ressent dès la sortie de l’aéroport. C’est simple, dès qu’on effectue la moindre action, on se met à suer. Il a fait entre 28 et 36 degrés durant les 2 semaines de mon voyage. Ca m’arrivais de boire (sans compter le rhum) 6L d’eau par jour et de prendre 3 douches (comme environ tout le monde). Mais outre mesure, ca ne m’a pas non plus empêché de dormir ou de profiter du voyage. Faut juste prévoir beaucoup de douches et d’eau. (Le rhum tape plus vite et plus fort si on oublie de boire).

L’insécurité ?

Hormis les contrôle de militaires, les précautions comme à tout voyage (s’envoyer des photos de ses papiers d’identité en mail, prendre les photos de son équipement et noter les numéros de série, porter le minimum sur soit), les “anecdotes de faits divers”, le fait qu’on a passé la majorité du temps en forêt fait que je me suis jamais senti en insecurité.

La culture

La culture est assez exceptionnelle et est, pour moi le gros point fort de la Guyane. Je vis au Canada, pays ou une culture autochtone existe (et est pas mal présente), mais plutôt mise en arrière plan. En effet, les premières nations sont dans des réserves, qui dépendament de la location peut-être un village “classique” ou un lieu un peu plus touristique surtout prêt des Parcs. Même si le Canada est un gros mix de population, j’ai toujours l’impression que les premières nations sont assez séparés des “Canadiens”. En guyane, j’ai trouvé cette limite entre les différents peuples de la région beaucoup moins marquée, Certes, les villages sont séparés (une communauté Hmong a un village, les noirs marrons un autre, etc) mais je trouve que ces cultures riches ont l’air plus facile d’accès (même si le maintien de la culture est un défi omniprésent aussi là bas).

La nourriture

Un des grands pan de la culture, élément qu’on pense plusieurs fois dans la journée est la nourriture. La nourriture est riche et j’ai découvert plein de nouveaux aspects. Que ce soit en fruits (l’açaï, la prune de Cyther, le cupuacu, une redécouverte de l’ananas ou des bananes bacove), desserts ou en plats (la soupe Hmong, des poissons, la sardine/Kwak en randonnée, etc).

Les carbets

Pendant une grande partie du voyage, on a eu l’occasion de dormir dans des carbets. Endroit assez simple avec de quoi poser sa moustiquaire et son hamac. Les carbets sont très variés niveau confort (douche/toilettes/cuisine/restaurant ou juste la forêt), niveau culture (rien autour, ou chez une personne ou lieu avec animations de découverte de la culture amérindienne comme à Kalawashi) et souvent peu onéreux (gratuit ou environ 20 euros la nuit avec petit déjeuner). Dormir en hamac est assez confortable et le lit est vite préparé (merci pour l’apprentissage des noeuds). Et généralement, ca vient avec le fait de se faire réveiller à 3h du matin par des singes hurleurs !

Un saïmiri

Les villes

Nous n’avons fait que de courtes visites dans des villes, mais de ce que j’ai pu voir, hormis les marchés, ce n’était pas les choses les plus intéressantes à voir. L’architecture n’est pas très marquante (hormis quelques graffitis dans les villages de noir-marrons, le design des carbets selon le peuple qui l’a construit ou quelques maisons coloniales). Une grande partie des visites touristiques de Guyane tourne autour du monde des prisons (que ce soit au milieu de la forêt, sur les Îles du Salut, à Saint-Laurent du Maroni). L’architecture au Suriname est sûrement plus intéressante avec tout son bois.

Les randonnées

Toujours le meilleur moment. Se promener dans les forêts tropicales parmis les arbres géants est un beau souvenir. Le fait qu’il fasse un peu plus frais mais que l’air est toujours aussi lourd rend la marche plus difficle qu’à l’habitude. Généralement au bout d’une demi-heure mon t-shirt avait changé de couleur tellement j’étais trempé (le surnom à ce moment était “Bob l’éponge”) et faisait que le sac de randonnée avait beaucoup d’eau. Durant les marches on a pu croiser un aperçu de la faune, dont des singes, ce qui était vraiment cool. La faune est vraiment, pour moi, le gros point fort de la Guyane, que ce soit en araignées, serpents, singes ou oiseaux. Même l’oiseau commun (le Quiquivi à cause de son cri qui est assez insupportable pour certains à longueur de journée) est joli. Les randonnées se faisaient en général avec de l’huile de Carapa sur les jambes (donc odeur de mélange de sueur + huile la journée) pour éviter les poux d’Agouti (oublié lors d’une randonnée, j’ai eu des plaques sous l’aisselle 2 semaines). Et des moustiquaires assez fines pour ne pas laisser passer les mouches yinyin.

(Quelques) Lieux visités

En 2 semaines, nous nous sommes concentré sur la côte Ouest de la Guyane. Ainsi, voici une liste de pas mal de nos visites (du Sud au Nord) :

Sentier Roches Virginie

Située après un barrage militaire, cette randonnée sur la journée fait passer par pas mal de points intéressants, que ce soit rochers striés, arbes, points d’eau et fini sur des roches sombres avec vue sur la canopée (ou des perroquets peuvent être aperçu à priori, même si on n’en a pas vu à cause de l’heure où on est arrivé, mais on a entendu des toucans).

Cacao

Il s’agit d’un village Hmong, communauté d’Asie qui s’est fait traquée par des armées vietnamiennes et laotiennes à la fin de la guerre du Viêt Nam. Le village possède un musée et un marché très populaire et touristique (pour manger la soupe, découvrir la culture). Nous avons aussi dormi au carbet du sentier Molokoï, qui est sûrement la randonnée la plus dure qu’on a fait là bas (sacs de 50L dont 6 litres d’eau/personne). Le carbet est très bien placé avec un joli point d’eau ou les poissons mangent les peaux mortes.

Vue en partant de Cacao

Sentier de Lamirande

Prêt de Cayenne, il s’agissait de notre première randonnée. La marche n’a pas de grand point de vue, mais est agréable et pas mal de singes, fourmis magnoc, buses et papayos (un oiseau sentinelle) sont présents sur le chemin.

Zoo de Cayenne

Alors, je suis en général pas fan des Zoo pour diverses raisons (importer de la faune loin pour la mettre dans des conditions pas exceptionelles, même si c’est pour conserver l’espèce qu’on a décimé (le sujet est bien plus complexe que ce résumé)), mais le Zoo de Cayenne possède pas mal d’animaux de la faune locale et les personnes qu’on a croisées présenter les différents animaux étaient intéressantes. C’est aussi pas mal la seule possibilité de croiser une harpie féroce à mon avis. Donc je recommande.

Centre Spatial Guyanais

Kourou possède quelques points intéressants à voir. Tout d’abord, il s’agit d’un centre immense avec peu de monde et de bâtiment, ce qui permet une faune assez grande, et donc les savanes présentes sur le centre sont très riche (plus grand nombre de jaguar au km2). Cependant, je n’ai pas eu le temps de les visiter. On s’est juste contenté de visiter le centre spatial, qui même sans départ de fusée, saura satisfaire les passionés d’astronomie et sera ouvert aux questions des visiteurs avec la visite des différentes rampes de lancements et de la salle Jupiter. Le soir, nous avons dormi au carbet de Kalawashi que je recommande (mais beaucoup de moustiques).

Îles du Salut

Sur une journée complète, la visite permet de visiter les îles du Salut, une ancienne prison qui prend place sur 3 îles. Il s’agit d’une journée de visite tranquille avec voilier/petit punsch/petite marche sur une île à voir des restes de prison bien conservés et la faune de l’île (avec beaucoup de singes écureuils et capucins). J’ai aussi vu mon premier iguane sauvage là bas et parle d’une partie de l’histoire de France pas mal inconnue.

Marais de Kaw

Si il y a une excursion à ne pas louper, c’est sûrement celle-ci. Une après-midi/soirée de pagode sur le marai. Durant le jour, il est possible de voir un nombre incroyable d’oiseaux en tout genre (perroquets, l’ani des paletuviers (mon préféré), héron blanc, martin-pêcheur, urubus, cul jaune, etc, etc), puis après un petit punsch, repartir le soir sur la vue des caïmans et chauve-souris (on a même vu une famille de capybaras). Je recommande ce fournisseur qui a la pagode la plus simple et qui à l’air d’avoir à coeur le maintien de la faune (la plupart voulant plus faire plaisir aux touristes quitte à faire plus de spectacle).

L’ouest (Awala-Yalimapo & Saint-Laurent du Maroni)

Partie du voyage où on a vu le plus de villages différents et la frontière avec le suriname, Saint-Laurent du Maroni est une “grande” ville (avec sa prison) et un décor assez sympathique. Awala-Yalimapo est une commune amérindienne (avec majoritairement des personnes du peuple Kaliña), qui est une commune très calme où il est possible de dormir dans un carbet prêt de la plage.

Coucher de soleil à Awala

Finale note

Je remercie encore mes amis sur place de m’avoir accueilli. Et petite mention pour OpenStreetMap pour fournir des cartes hors ligne via OSMAnd par exemple. C’est toujours pratique quand on a un forfait canadien!